Dernier jour... Reveil demain matin 5h pour le zinc. C'est dur a realiser, je me promene dans le Main Bazar depuis 4 jours comme si c'etait chez moi, tous les matins je vais boire mon jus d'orange presse dans la rue, je m'assoie par terre en fumant une clope et je regarde les echoppes de la rue s'ouvrir les unes apres les autres au rythme indien, les chauffeurs de tuc-tuc harceler les touristes qui viennent de debarquer (je les repere a 15 miles maintenant, j'avais surement l'air aussi gland a mon arrivee), les mendiants se lever dans leurs loques informes et les escrocs zieuter les bonnes opportunites du coin de l'oeil...
Au fur et a mesure du voyage, a force de discuter avec des gens de la montagne, de me promener dans les bazars, de comprendre les croyances des differentes religions, de fumer l'herbe des Sadhus assis sur les bords du Gange en essayant d'apercevoir Shiva, de partager un shilom avec les pecheurs de Mamallapuram, de payer le repas a notre guide d'Agra pour qu'il nous fasse un discount... Toutes ces petites experiences aident a comprendre l'Inde, ce pays completement fou et bordelique ou tous les jours je me demandais "Mais comment ce peut-ce-t-il ??? C'est impossible !" Les indiens on un dicton parfait: "In India, everthing is possible". C'est vrai tout est possible ici, trouver du rhum dans des villes sacrees ou l'alcool et interdit, manger une langouste de 4 kilos pour quelques euros, partir sans aucun but et tomber sur des temples incroyables, prendre un tuc-tuc et traverser la ville a contre sens sans que ca ne gene personne, il n'y a qu'a demander quoi que ce soit dans la rue, meme des trucs completements insolites et on finit par l'avoir. Absolument TOUT est possible en Inde, ce pays est un paradoxe. Rien n'est organise, ca ne repond a aucune logique et pourtant ca tourne rond, aucun probleme, sab kuch milega ! L'Inde est une anarchie qui fonctionne. J'aime ce pays, tout n'a pas ete toujours facile mais j'ai adore le simple fait de voyager, de prendre son sac sur le dos sans rien laisser derriere soi, de monter dans un de ces bus locaux completement defonce aux pneus lisses comme le crane de papi ou on est 2 par siege en plus des gus sur le toit, sans etre totalement sur de la destination et de voir le paysage defiler pendant des heures. Jamais les memes lieux, chaque region est differente avec son propre langage et ses coutumes et a chaque fois c'est une decouverte...
J'ai senti l'evolution de mon illustre personne avec le temps, je suis arrive comme n'importe quel quidam blanc, la tete farcie d'images et de reves... On finit par epouser la vie indienne et avoir le meme rythme que les locaux, rien n'est grave ce n'est qu'une histoire de karma, si je prend le temps de m'asseoir avec un Sadhu, de discuter avec lui, de lui donner une cigarette ou une roupie, il m'expliquera ses croyances et me donnera une vision du monde que je ne pourrais trouver nulle part ailleurs tout en partageant un shilom avec moi. Je pense que j'ai un peu change, dans l'ensemble je suis moins con, j'ai appris des tas de choses et c'etait le but de ce voyage, juste apprendre... Mais 2 mois c'est finalement court pour un pays vaste comme l'Europe ou presque, je suis triste de partir si vite, je fume clope sur clope et j'ai du avaler deux litres de the depuis ce matin, impossible de monter a la chambre et de voir mon sac a moitie fait, je traine dans la rue, je m'arrete dans un boui boui crasseux et je bois un the avec le gonze meme si je ne comprends pas le quart de ce qu'il baragouine... J'ai laisse des tas de fringues, des chaussettes a des pauvres gypsys dans la montagne, des shorts et mon pantalon a des gamins qui bossaient dans un hotel, mon essence a zippo a un indien qui avait un vieux zippo mais qui ne savait pas comment s'en servir, des medicaments (je n'ai pas utilise un seul ibuprofene et j'en avais 2 plaquettes), ma casquette... Mon sac est a moitie plein de souvenirs et l'autre moitie sont des cadeaux, j'ai surement oublie des tas des gens et je m'en excuse a l'avance...
J'ai aime ecrire cette histoire et j'etais toujours impatient de lire vos commentaires, merci de m'avoir suivi (meme les plus ages se debrouillaient pour avoir des nouvelles non internetiques).
Putain c'est vraiment dur, je vais payer l'empafe du cyber cafe et je vais aller me morfondre dans ma chambre, je n'ai pas envie de partir.
Je reviendrai en Inde, sab kuch milega.
no comment, la messe est dite.
RépondreSupprimerà bientôt
Bises
Brigitte et Gérard
sûrement un wagon de retard, j'imagine que tu es rentré ... ya plus qu'à faire un joli blog photos de tout cela. bisous
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